AccueilChronique "La Musique d'Image"
Depuis 2007, cette chronique vous propose de découvrir chaque été la "musique d'image" sur France Musique. Ce terme désigne les musiques composées pour l'image, ou plutôt pour l'écran. Des musiques, mais aussi des compositeurs et des sensibilités parfois insoupçonnés venant du cinéma, de la télévision ou du jeu vidéo. Cette chronique permet de mettre en lumière la qualité de ces musiques en dehors de leur contexte d'origine. Sans les images, les musiques de film valent-elles la peine d'être écoutées ? Sans les manettes de jeu, les musiques de jeu vidéo sont-elles intéressantes ? Et les compositeurs, comment pensent-ils leur musique, quelles que soient les finalités ? Vous retrouverez sur ce site les archives des chroniques qui permettent de découvrir ces compositeurs et leur musique, au-delà des mots et au-delà des images.
Chronique 2011Index des Chroniques 2011
1. Chronique du Vendredi 18 Juillet 2011
2. Chronique du Jeudi 19 Juillet 2011
3. Chronique du Mercredi 20 Juillet 2011
4. Chronique du Mardi 21 Juillet 2011
5. Chronique du Lundi 22 Juillet 2011
Chronique 2010
Index des Chroniques 2010
|
Chronique du Vendredi 15 Août 2008
Cinquième et dernière chronique de La Musique d'Image ce vendredi 15 aôut 2008, et une thématique en roue libre pour terminer, avec deux oeuvres très différentes, mais composées à la même période, à la fin des années 80...
Gabriel Yared se rendit célèbre à l'étranger en 1997 en remportant l'Oscar de la Meilleure Musique de Film pour Le Patient Anglais d'Anthony Minghella ; réalisateur qu'il retrouva à trois reprises (Le Talentueux M. Ripley, Retour à Cold Mountain...) et avec lequel il remportera également en 2007 au Festival de Cannes le prix France Musique SACEM de la meilleure musique de film avec Par Effraction. Et pendant que Gabriel Yared composait pour Camille Claudel en 1988... les Japonais développaient ce qui peut être considéré comme une mini-révolution dans le monde de la musique : des concerts symphoniques de musiques de... jeux vidéo ! Si le jeu vidéo développe son identité via une manière toute nouvelle de raconter des histoires et de montrer des images, sa musique n'en reste finalement pas si différente, au premier abord, de la musique de film. La seule différence notable et réellement importante réside dans la faculté des musiques de jeux dits "narratifs" d'accompagner un spectateur "actif" (qui participe à l'action, contrairement au cinéma) en s'adaptant à son niveau de compréhension, donc directement liée à ses capacités cognitives. Le
jeu vidéo se développa au Japon et dans le monde de façon
sensible à la fin des années 80, pour devenir aujourd'hui l'industrie
que l'on connait - le premier produit culturel du monde, bien devant les industries
de la musique et du cinéma. Aujourd'hui, la musique de jeu vidéo est une industrie à part entière, avec ses bandes originales, ses labels, ses compositeurs, ses tournées de concerts et ses oeuvres cultes... ici est présentée la musique du titre mondialement célèbre Final Fantasy, composée Uematsu Nobuo et interprété pour la première fois en concert par l'orchestre symphonique de Tokyo en 1989.
Fiche
Technique
1. Le Banquet Nomenclature de l'orchestre : "18 premiers violons, 16 seconds
violons, 14 altos, 12 violoncelles, 10 contrebasses.
Première piste de l'album Symphonic Suite Final Fantasy, composé par Uematsu Nobuo, arrangé et conduit par Hattori Katsuhisa en 1989. Interprétée par l'orchestre symphonique de Tokyo.
Chronique du Jeudi 14 Août 2008
Malgré
de nombreuses années passées à composer aux Etats-Unis, Jan
Kaczmarek se rendit célèbre en écrivant la musique du
film Finding Neverland, film grand public avec Johnnie Depp, mettant
en scène la vie (toutefois romancée) de Sir James Matthew Barrie,
le dramaturge anglais qui donna vie à Peter Pan. Côté
télévision et cinéma, le Japon fait une nouvelle fois office
d'exception : si le jeu vidéo est plus puissant que le cinéma au
Japon (et dans l'absolu, le jeu vidéo reste le premier produit culturel
au monde sur le plan économique !), le dessin animé est également
devenu, au fil des décennies, une véritable institution et industrie
en Asie. Iwashiro
Tarô est un compositeur montant au Japon, ayant déjà dernière
lui quelques grandes oeuvres très largement reconnues dans le milieu de
la musique d'images, aussi bien dans le cinéma, dans l'animation (terme
généraliste et moins péjoratif que "dessin animé")
et aussi dans le jeu vidéo. Pour l'oeuvre Ruroni Kenshin Ishin shishi he no Requiem, oeuvre d'animation aux aspects très profonds et dramatiques, Iwashiro Tarô utilsa deux ensembles de cordes célèbres au Japon pour un résultat d'une gravité exceptionnelle, préfigurant son inoubliable suite orchestrale pour violon solo et orchestre composée huit ans plus tard pour le film Chi to Hone précédemment cité... nous rappelons que la bande originale de Chi to Hone, l'une des plus grandes merveilles de l'histoire du cinéma Japonais, fut éditée en France sous le label Milan Music, ce qui n'est malheureusement pas le cas de celle de Ruroni Kenshin.
Fiche
Technique
1. Where
is Mr Barrie? ("Où est M. Barrie
?") Première piste de la bande originale du film américain Finding Neverland de Marc Forster, composée et arrangée par Jan Kaczmarek, Oscar de la Meilleure Musique de Film 2005.
2.
Epitaph Douzième piste de la bande originale du film d'animation japonais Ruroni Kenshin de Hajiki Tsuji, composée et arrangée par Iwashiro Tarô. Interprétée
par les ensembles de cordes Masatsugu Shinozaki Group et Hiroyuki Koike Group,
en 1997.
Chronique du Mercredi 13 Août 2008
Troisième chronique 100% américaine, avec la présentation de deux oeuvres - l'une cinématographique, l'autre vidéoludique - via deux compositeurs aux sensibilités et orientations musicales bien différentes... Si les Etats-Unis riment avec Hollywood, le jeu vidéo reste l'un des milieux de prédilection des jeunes compositeurs, mais on y trouve également des griffes plus célèbres... de grands noms de la musique de film tels Lalo Schifrin, Howard Shore, Danny Elfman, Harry Gregson-williams ou encore Michael Nyman ont fait de la musique de jeu, finalement très proche de ce que l'on peut écouter au cinéma.
Mais les Etats-Unis représentent bel et bien l'endroit le plus prolifique en matière de musique de film. De très grands compositeurs ont laissé leur empreinte dans l'Histoire de la musique via le cinéma, à l'instar de Bernard Herrmann, Alex North, Alfred Newman, John Williams ou encore Jerry Goldsmith. Les Etats-Unis s'accaparent même les talents étrangers, et il n'est pas rare de voir des compositeurs asiatiques ou européens faire de belles carrières à Hollywood, comme Nino Rota, Ennio Morricone, Sakamoto Ryuichi, Gabriel Yared et Maurice Jarre. Le cas Michael
Nyman est très intéressant. Ce compositeur-musicologue étudia
la musique minimaliste, voue un profond respect à Philip Glass,
et participa même à une musique de jeu vidéo en 1996, faisant
face à tous les préjugés liés à la composition
vidéoludique.
Fiche Technique
Interprétée par l'Orchestre Symphonique de Budapest et les choeurs de la radio Hongroise.
Interprétée par le Michael Nyman Orchestra en 2000.
Chronique du Mardi 12 Août 2008
Pour cette seconde chronique, nous explorons deux pays pour deux époques : l'Italie et l'âge d'or son cinéma dans les années 60, et la Corée du Sud, pays émergeant économiquement et culturellement, avec une oeuvre très récente de 2003. En
Italie, les compositeurs sont nombreux et reconnus, que cela soit dans la musique
classique ou la musique de film. Si Nino Rota et Ennio Morricone sont un peu les deux arbres cachant la forêt de compositeurs italiens, ils
en restent pas moins de valeureux représentants.
Fiche
Technique
Seconde piste de la bande originale du film sud-coréen Janghwa, Hongryeon ("Deux Soeurs") de Ji-woon Kim, composée et arrangée par Byeong-woo Lee, publiée en Juin 2004.
Erratum : Le film La Donna Invisibile a été réalisé cinq ans après la rencontre entre Sergio Leone et Ennio Morricone, et non cinq ans avant, comme dit lors de la chronique. Nos excuses pour cette coquille !
Chronique du Lundi 11 Août 2008
Première
chronique de La Musique d'Image, qui nous fait voyager jusqu'au Japon,
où se cachent d'excellents compositeurs aux habitudes très singulières
aux yeux - et aux oreilles ! - des occidentaux.
Fiche
Technique
1. Unmei ("Destin")
2. y+3 ("Gamma +3")
|
Index des chroniques 2007
|
Chroniques et site
produits et réalisés par Romain Dasnoy.
Pour toute
question, vous pouvez nous joindre sur fm [at] joehisaishi [dot] net
Entretien
avec Romain Dasnoy
Par
Nephandi de http://www.gameplaylist.fr/
Comment
vous est venu à lesprit le projet de la chronique « La Musique
de Jeu » ?
En fait, ça rejoint la passion dont sont animés, en temps normal, les journalistes culturels : lenvie de faire partager et de faire reconnaitre une uvre pour ses qualités, et non par ce quelle est : il se trouve que je néprouve aucun intérêt à parler de musique de film dans une revue de cinéma, ou de musique de jeu dans un magazine de jeu vidéo. Pour ça, jadmire le journaliste Pierre Gaultier pour avoir réussi à écrire une vraie critique (et non un « test ») du jeu Shadow of the Colossus dans Beaux Arts Magazine. De la même façon, Nicolas Saada et sa mythique émission de musique de film sur Radio Nova permettent à cette musique dexister en dehors du cadre cinématographique. Parler de jeu vidéo à des cinéphiles, de cinéma à des passionnés darts ou de littérature à des gamers, ça représente non seulement un défi, mais également une manière radicale de créer des liens qui ne seraient possibles autrement. A lépoque, des magazines comme Player One laissaient une très grande part à la musique et au cinéma dans leurs pages, ce qui nest plus le cas aujourdhui. Etant passionné de musique, de jeu vidéo et de cinéma, il était évident pour moi que lémission de Nicolas Saada devait être « adaptée » pour le jeu vidéo, dans un cadre où on ne parlerait pas du tout de jeu vidéo, mais en réalité bel et bien de musique.
Lidée
dune émission radio basée sur la musique vidéoludique
fait rêver, surtout sur une radio aussi prestigieuse que France Musique.
Quelles démarches avez-vous entrepris pour parvenir à sa présence
sur les ondes ?
Soyons modeste : il sagissait dune chronique de dix minutes ! Dailleurs, le but nétait pas tant diffuser de la musique de jeu. Comme je lai dit tout à lheure, le but est de faire reconnaitre des uvres hors de leur contexte. En fait, il sagissait plutôt dune chronique sur les compositeurs sadonnant au jeu vidéo. Cest sur ce postulat de base que jai écrit aux radios. Il ma fallu, pour cela, envoyer des mails. Beaucoup de mails, quelques coups de téléphone ; je ne me suis absolument jamais déplacé. Le point positif du mail cest que lon peut tourner ses phrases pour accrocher linterlocuteur très rapidement. Il suffit ensuite dinclure une présentation détaillée en PDF et quelques MP3. Jai mis en avant le travail orchestral de Yasunori Mitsuda, les Piano Collections des Final Fantasy, un très bel arrangement de Motoi Sakuraba et des morceaux plus Jazz comme ceux de lalbum The Brink of Time, toujours de Mitsuda. Je ne sais pas dans quelle mesure ses morceaux mont aidé, mais ils rendent indéniablement crédible la musique de jeu !
Quelles ont été
les principales difficultés que vous avez rencontrées au cours de
votre démarche ?
A lépoque, javais effectué un petit travail pour MK2 Music, pour une collection de CD de musiques de films. Il me semblait évident que les passionnés de musique sintéressent à toutes les musiques, peu importe leur provenance. Jai eu tord ! Toutes les radios mont claqué la porte au nez lorsquelles ont dénié me répondre, se moquant pratiquement de ma proposition. Même Radio Nova, indépendant, « militante » et hébergeant lémission de Nicolas Saada, na pas du tout été intéressé. Finalement, je me suis tourné vers les radios classiques, en adaptant mon concept à la musique orchestrale. Et là, jai eu des réponses. Au bout de trois ans de recherche, la radio France Musique a acceptée mes idées. Ils mont alors dit de réaliser une maquette. Mes démarches ont été infructueuses car je ne madressais pas aux bonnes personnes. Les radios classiques se révèlent bien plus ouvertes que les autres ; il faut toujours faire attention aux idées reçues pour savoir où chercher. Que France Musique accepte une chronique sur la musique de jeu vidéo et pas Radio Nova, je trouve ça drôlement ironique !
Lors de vos chroniques, vous soulignez
les relations existantes entre les musiques de jeu vidéo et de cinéma.
Pourriez-vous nous expliquez quels liens étroits entretiennent ces deux
milieux ?
Un film, tout comme un livre, est une uvre narrative. Cela vaut pour chaque uvre audio-visuelle, du téléfilm à la série en passant par le documentaire et le cinéma traditionnel. La définition du jeu vidéo est plus délicate, puisque sil sagit dune uvre audio-visuelle, elle nest pas nécessairement narrative. Rappelons que le jeu le plus vendu, et qui est donc le premier produit culturel au monde, est un jeu de foot. Cela nempêche pas la musique de jeux non-narratifs dêtre intéressante. Mais le lien entre le cinéma et le jeu vidéo se trouve donc très subtil. Pour ça nous parlons de jeux narratifs, donc grossièrement des jeux daventures, genre pourvu dun scénario, dacteurs (réels ou virtuels parfois les deux, avec les voix digitalisées), dune mise en scène et dune musique dotée de motifs : un thème pour tel ou tel personnage, pour tel ou tel lieu, etc. Lexemple parfait au cinéma est Star Wars. John Williams a créé des thèmes pour chaque personnage et/ou situation. On retrouve cette façon de faire, par exemple, dans les Final Fantasy.
En fin de compte, certains jeux vidéo, disposant dun scénario et donc dun développement narratif, présentent de très nombreux points commun avec le cinéma (on pourrait citer des jeux comme Metal Gear Solid ou les jeux de rôle, où le joueur peut être amené à perdre le contrôle du jeu pour assister à une scène « cinématique », donc passivement, comme au cinéma). Musicalement, il sagit donc tout bonnement de musique dimage, un terme quasi-inventé qui englobe les musiques illustrant le cinéma ou le jeu vidéo, sans distinction.
La musique de jeu tire sa personnalité dans le caractère ludique du jeu vidéo : la musique nest donc pas composée à la seconde près en fonction de limage (comme cest le cas au cinéma), elle accompagne laction du joueur et sadapte même en fonction de ses capacités. Dans le premier Mario, la musique saccélère lorsquil ne nous reste plus beaucoup de temps pour terminer le niveau ; dans lintroduction de Vagrant Story, la musique évolue au fur et à mesure de lenchaînement des fenêtres de discussion, que le joueur soit lent ou rapide, sans quaucune différence ne se fasse entendre, ce qui permet alors à certaines séquences dêtre réglées sur la musique comme au cinéma. Des exemples comme cela, il y en a des tonnes. Si la musique de jeu est très proche de la musique de film, elle peut aussi être fondamentalement différente, car la perception dun jeu, même narratif, est très différente de la perception dun film.
On peut remarquer aussi, malgré tout, que de nombreux compositeurs venant du cinéma ont fait ou font également de la musique de jeu vidéo. Le processus de création ne semble pas si différent que ça, mais le résultat nous semblera forcément différent à larrivée. Un jeu comme Final Fantasy, accusant des dizaines dheures de jeu, naura pas le même nombre de musiques : il faut jouer sur les variations, sur les très nombreux personnages rencontrés et lieux visités, sur la progression narrative exceptionnellement riche du jeu de rôle et bien dautres choses encore. La musique de jeu nest donc pas le parent pauvre de la musique de film, bien au contraire.
Comment
avez-vous sélectionné les différentes compositions présentées
tout au long des chroniques ?
Plusieurs voies se sont offertes à moi. Sachant que je madresserai à des novices en matière de jeu vidéo (ce qui était le but) mais aussi à des gens particulièrement passionnés de musique classique et de Jazz, il était évident pour moi de ne sélectionner que de la « belle » musique de jeu. Il sagissait donc de musique orchestrale, quelle soit à tendance classique, Jazz, traditionnelle ou encore celtique. Une partie non négligeable de ma sélection provenait donc dalbums darrangements, et non de BO de jeux, comme les Piano Collections de Final Fantasy, les arrangements de Star Ocean, Dragon Quest ou encore Shenmue.
Diffuser de la musique de jeu plus vieille, donc grossièrement du « bip bip » façon Super-NES (je caricature bien évidemment, mais cest exactement limpression quauraient eu les auditeurs !), aurait été une erreur, même si jen suis également fan. Il sagissait avant tout pour moi de crédibiliser les compositeurs de musique de jeu aux oreilles des « connaisseurs » que sont souvent les auditeurs dune telle radio. Evidemment, jai également cherché à être éclectique. Final Fantasy cest bien beau (il s agit dailleurs du jeu le plus représenté dans ma chronique), mais il était important également de parler de titres comme Grandia, Jade Empire ou encore Fable.
La
musique de jeu vidéo au Japon possède une place bien plus prisée
quen Europe. En tant que responsable du festival Japan Expo, véritable
hommage à la culture Japonaise en France, comment encouragez-vous la promotion
de la musique de jeu en général ?
Japan Expo est un salon qui repose essentiellement sur le Manga et la musique japonaise. Le jeu vidéo y est également très présent, mais mon expérience avec France Musique ma permis de constater que la grande majorité des joueurs ignorait qui étaient Masashi Hamauzu, Kôji Kondô ou encore Kôichi Sugiyama. Dans ces conditions, il est dur de trouver les ressources nécessaires pour programmer des événements autour de la musique de jeu. Le plus probable reste le concert, mais il sagit également de loption la plus chère. Produire un concert est un énorme investissement, notamment avec un grand orchestre. La musique de jeu doit faire sa propre promotion : quand les éditeurs daigneront éditer des BO de jeux en Europe, un véritable marché se mettra en place.
En tant quorganisateur,
vous participez chaque année au festival Jules Verne Aventures, lun
des seuls évènements en France à présenter un concert
de musique de film. Quelle est votre réaction vis à vis de larrivée
prochaine de « Video Games Live », concert international de musique
de jeu vidéo, en France ?
Video Games Live annonce depuis quelques temps sur son site la volonté de venir jouer à Paris. En réalité et je tire linformation de Tommy Tallarico lui-même, le créateur de VGL , ils cherchent encore des investisseurs ; ce nest donc pas à lordre du jour (nb : entre temps, le concert a donc eu lieu fin 2008 en France à Paris). Le problème avec la France, cest que nous avons un sérieux problème culturel. Le festival Jules Verne Aventures est un bon exemple : il sagit du seul événement Français, avec le festival dAuxerre, à programmer un concert régulier de musique de film. La musique de jeu ne peut donc que difficilement simposer dans un pays aussi frileux que le nôtre culturellement parlant. Je suis persuadé que VGL arrivera à faire un concert en France prochainement, mais rien nindique que le rendez-vous deviendra régulier. Ca sera un moment jouissif avec des fans qui gueulent à chaque début de musique, un peu comme dans les concerts des Convention Star Wars. Sauf quà la place de Jedis et de Stormtroopers, certains spectateurs seront en Cosplay Final Fantasy ! Donc pour répondre à ta question : un tel concert me ferait très plaisir, mais jai un peu peur que la réaction enthousiasme des fans empêche les non-fans dapprécier le spectacle, et donc de se faire une opinion positive sur la musique de jeu et le jeu vidéo en général.
A la lumière
des recherches et de lattention que vous portez à la musique de jeu
vidéo, comment voyez-vous son évolution sur le marché occidental
?
Je ne vois pas vraiment comme elle peut évoluer, puisque le marché est inexistant chez nous, mis à part quelques boutiques aux produits pas tout à fait légaux Il y avait bien eu lédition de la BO de Kingdom Hearts, mais il sagissait surtout de mettre en avant un produit de Disney. En fait, je suis un peu pessimiste : je ne pense pas que la situation va changer avant longtemps. Les éditeurs nont aucun intérêt à éditer des CD chez nous, alors que limport représente une part non négligeable de sites comme NeoWing, qui sest entièrement traduit en anglais (CD Japan) afin de répondre à la demande. Les éditeurs français, quand à eux, penchent plutôt vers la J-Pop / J-Rock, marché plus sûr et probablement plus stable. Le marché de la musique de jeu est donc en train de se scléroser, alors que le casual gaming simpose de plus en plus. Ce nest, dans le fond, pas très grave ; cet immobilisme est synonyme de stabilité pour les fans que nous sommes, et dans ce cadre, la musique de jeu se porte très bien !
La Musique d'Image par Romain Dasnoy · Copyright © 2007·2011 · All rights reserved |
---|